dimanche 26 octobre 2014

La main à la pâte... la vraie !

Le voici, le voilà !! Le nouvel article tant attendu…

Voici maintenant un mois que je suis arrivée à Hué, et le tuilage avec Céline se termine. Depuis le 20 octobre, je suis officiellement la nouvelle coordinatrice de la Boulangerie française ! Céline est pourtant encore à Hué pour quelques jours et même si elle va prendre quelques jours de vacances bien mérités, elle se rend toujours disponible pour répondre à mes questions et c’est vraiment appréciable.

Côté boulot, tout le défi pour moi est de maîtriser très rapidement tout le quotidien de la Bou pour pouvoir me consacrer à mes autres tâches, qui sont encore à clarifier avec le président de l’association, mais qui tourneront très certainement autour du futur projet de la Bou (nouveau débouchés, nouvelle organisation de l’école, nouveaux produits, etc.).

Cette semaine, j’ai pu participer à deux reprises avec les apprentis, à la préparation et la cuisson des produits pour le magasin. Globalement, ça se passe comme ça :

Les apprentis arrivent (un peu endormis ?) à 2h, parfois plus tôt lorsqu’il y a des grosses commandes. Chacun connaît son rôle.

Un apprenti va suivre la cuisson de tous les produits. Les viennoiseries sont déjà préparées la veille. Donc, dès 2h du matin elles sont prêtes à être cuites (pains au chocolat, pains aux raisins, flamandes, pains chocolat banane, sans oublier les fameux croissants).
Le chef d’équipe (un apprenti toujours) gère notamment le pétrissage de la pâte (ou plutôt des différentes pâtes puisque nous proposons pain blanc, pain de campagne, pain noir et le samedi et dimanche pain au levain)
Les deux autres apprentis de l’équipe suivent le mouvement avec le chef d’équipe. Une feuille de production journalière, remplie par le chef d’équipe permet à tout le monde de savoir ce qu’il faut préparer :
- Préparation des pizzas, tartes, quiches, flan
- Crêpes ou gaufres
- Muffins, gâteaux en tout genre
- Brioches, pain au lait
- et j’en oublie… !
- Et bien sûr façonnage des baguettes, demi-baguettes, petits pains, etc. A les regarder ça paraît simple... Je m'y suis collé le deuxième jour, et bien c'est pas si simple !!!!

Enfin, tout est assez bien rôdé pour qu’à 6h30 le livreur puisse partir dans les temps pour livrer le tout au magasin qui, lui, ouvre à 7h.

Après le nettoyage des salles, les apprentis peuvent alors prendre leur petit déj’ en goûtant quelques produits ratés à l’occasion et aller boire un café à côté du Centre. Ils ont ensuite droit à une sieste jusqu’à 11h (heure du déjeuner). Et pendant ce temps-là, la deuxième équipe de 4 apprentis prend le relais sur la préparation des produits pour la nuit suivante. Vous me suivez !?

Allez, quelques photos pour illustrer tout ça. Salivez-bien !!

Avant la cuisson

Elle est belle non ?

Déco des pains au lait avant cuisson

et on badigeonne...

Prêt pour le façonnage... (vue partielle du labo)

Futurs choux... trop choux !

Après la cuisson (brioches chocolat, flamandes, pains au lait)

Différents types de pâtes

Après la cuisson : croissant, pain au raisins, pain chocolat-banane
Façonnage des baguettes

Façonnage des baguettes


Flan, quiche oignons et quiche aux tomates

Décoration des mousses abricots

Découpe des pains avant la cuisson

Mmmmmh !!

Pizzas avant la cuisson

Décoration des choux

Assortiment

Petits pains

Gâteau aux carottes


dimanche 12 octobre 2014

Anecdote routière… : le bus local !

En revenant d’un petit séjour à Hoi An et Danang pour le travail, j’ai donc expérimenté le bus local.
L’expérience méritait de figurer dans ce blog il me semble, même si cela ressemble grandement à de nombreuses histoires racontées par ceux qui voyagent un peu au sud…

Avec Céline, nous voilà donc installées dans le premier bus qui relie Hoi An à Danang.
Principe de base : être plein pour prendre définitivement la route…
Pour cela, l’organisation est bien rôdée :
-          Le chauffeur qui roule doucement le long de la route pour permettre aux passagers de monter à tout moment
-          Une dame au faciès assez autoritaire qui note attentivement les montées de chaque passager, même quand le bus est bien plein, pour récupérer le montant du trajet
-          Un gars qui gère l’ouverture et la fermeture de la porte au milieu du bus. Il "aide" les gens à monter. Parfois le bus ne fait que ralentir, alors le gars descend rapidement, attrapent les personnes par le bras, les poussent à l’intérieur et remonte à son tour alors que le chauffeur appuie déjà sur l’accélérateur ! C’est tout un sport pour ne pas tomber sur les autres passagers déjà installés…

Le bus se remplit au fur et à mesure. De nombreuses personnes montent avec leur bric à brac à vendre. Les places assises sont prises rapidement. Du coup, les gens restent debout ou s’assoient sur une petite marche en ayant pris soin de disposer avant une de leur tong… Etrange pour moi, car je ne sais pas si la tong est réellement plus propre que l’endroit où ils s’assoient !

Le trajet se déroule aux cris du portier qui annonce les arrêts et sous l’œil bienveillant d’une déesse bouddhiste aux lumières clignotantes.


Alors que le trajet pouvait durer une petite heure, il a duré une bonne 1h30 grâce notamment à un petit détour que le chauffeur s’est accordé pour des raisons que nous ignorons alors que nous étions à deux pas de la gare routière…

L’histoire pourrait s’arrêter là, mais non ! Car il y a le deuxième trajet Danang-Hué.

Principe de base : être plein pour partir, mais quand je dis plein c’est PLEIN !
On monte parmi les premiers dans le bus qui doit contenir approximativement 25 places assises. On en profite pour se mettre tout au fond, chacune à côté de la fenêtre. Le truc c’est que dans le fond, il y a une rangé de 4 sièges et juste devant l’assise des sièges il y a un espace à la même hauteur que les assises pour allonger ses jambes par exemple ou mettre ses chaussures, son sac (retenez ça).
Le bus démarre (on est encore à l’aise) et commence son trajet au ralenti. Cette fois-ci c’est une dame qui fait monter les gens. Lorsque toutes les places assises sont prises, elle commence à forcer les gens à se serrer (dans le fond surtout) pour nous faire découvrir d’autres places assises… ! Je me retrouve tassée contre la vitre car nous sommes au moins 5 sur la rangé de 4 sièges et je dois ramener mes jambes contre moi car une fille se voit contrainte de s’installer sur la fameuse banquette devant mon siège comme 3 autres personnes. J’essaie de ne pas perdre de vue mes chaussures que j’avais enlevées pour être à l’aise, j’en cale une sous ma fesse droite pour rétablir un minimum d’horizontalité et de confort… !!

Pendant ce temps-là, la dame fait toujours monter des passagers. Ils font une drôle de tête, genre « Mais ce bus est plein !? ». Mais ils suivent docilement les consignes de la dame qui les place maintenant sur des strapontins en commençant par l’arrière, de sorte qu’aucun passager ne peut maintenant plus accéder à l’avant du bus sinon en marchant sur les sièges… Je sens comme un air de victoire sur le visage de la dame à chaque fois qu’un passager monte dans le bus…

Quand enfin (!) le bus est plein – il doit bien y avoir 50 personnes à l’intérieur (je ne distingue pas toutes les têtes) –, elle s’emploie à faire payer tout le monde ! Comme elle ne peut pas accéder aux places du fond, l’argent circule de main en main pour arriver jusqu’à elle. Céline qui gère le budget pour notre séjour, ne veut pas payer dans ces conditions et l’obligera et attendra la fin du voyage…


C’est à ce moment que j’ai un petit refrain qui me vient en tête… « Ah qu’est-ce qu’on est serrés… au fond de cette boîte… » ! Petite pensée pour mes amis de Poupet et de la musique ! Ceci-dit, je reste un peu perplexe, j’aperçois un bébé sur l’un des sièges… Côté sécu, c’est zéro pointé ! Et si nous avions un accident, et si quelqu’un faisait un malaise… Bref ! Nous n’avons plus le choix, il faut suivre le mouvement.

Au bout de 45 minutes environ, coup de Trafalgar : on se fait arrêter par la police. La dame ne se fait pas prier, descend du bus sans attendre l’arrivée du policier et le rejoint précipitamment. Le chauffeur la suit de près. Les tractations se font sur la route, un peu plus loin, je ne les vois pas. L’histoire ne dit pas comment se sont terminées ces tractations, mais le bus repart avec tous ses passagers, et la dame est sûrement revenue plus légère de quelques gros billets… 1 000 000 ou 2 000 000 VND selon les discussions de nos voisins… Normal quoi !!

Je me dis que c’est le moment de sortir mon livre. Ça tombe bien il s’intitule « Transportés… d’une culture à l’autre » de Clair Michalon ! Très sympa !! Ça m'a fait passer le voyage malgré la position hyper inconfortable que j’avais adoptée. A chaque virage je me trouvais serrée comme une sardine (la chanson, vous vous souvenez… ?) vers la fenêtre… Mon voisin changeait de position régulièrement, enfin, il essayait…

Quelques gens sont descendus avant le terminus, se débrouillant comme ils pouvaient pour atteindre la porte… La plupart des personnes ont attendus l’arrivée à la gare routière. C’est donc au bout de 3h de voyage, que nous avons pu nous déplier (au sens propre du terme !) et rentrer à pied à la maison, histoire de se dégourdir les pattes.

Morale de cette histoire : bien retenir le visage de cette dame et ne plus monter dans son bus la prochaine fois… !